Entre cadeaux, repas cuisinés par les enfants, petites sorties, cette célébration est l’occasion idéale de passer du temps en famille. Elle tire son origine de l’Antiquité et a été initiée pour célébrer le rôle des mères dans la société en général et la famille en particulier.
La perception de la fête des mères.
Madame Yvonne AGOA est l’une des intervenantes à cette investigation dédiée à la fête des mères. Elle est un professeur d’allemand âgée de 53 ans. Mariée, Yvonne AGOA a 03 enfants et vit dans sa propre maison.
“La fête des mères est une fête qui a été instituée pour rendre hommage aux femmes”, indique-t-elle.
Comme autre intervenante nous avons madame Diane Clémentine OLEME qui est une enseignante d’allemand et célibataire capée de 41 ans. Elle est mère d’un enfant et réside dans une maison à Nkozoa.
“La fête des mères est l’occasion de dire merci, de rendre un vibrant hommage à toutes les mamans pour leur travail dans nos vies”, ajoute-t-elle.
Être mère : Une lourde responsabilité.
De son côté, Jeanne KOFANA est une jeune maman âgée de 21 ans. Elle est étudiante et célibataire avec un enfant à sa charge. Jeanne réside chez ses parents.
“Être maman pour moi, c’est savoir donner à mon enfant le meilleur, lui montrer le chemin à suivre. Enfin c’est aimer mon enfant d’un amour inconditionnel”, révèle-t-elle.
“Être mère c’est d’abord donner la vie. C’est ensuite éduquer et prendre soin de tout enfant dans la société”, explique maman Diane Clémentine OLEME.
“Ce n’est pas seulement avoir accouché, mais c’est la capacité d’accepter toute personne chez soi. Être à leur écoute, attentionnée et capable de les aider à résoudre leurs problèmes. La place de la mère est capitale dans la vie. Elle est déjà la mère de l’humanité et sa place n’a pas d’équivalent”, renchérit maman Yvonne AGOA.
La maman actuelle : Symbole de légèreté de son rôle ?
“La mère a toujours été traitée comme une reine, elle sera toujours traitée comme une reine. La mère est irremplaçable car elle joue multiples fonctions. J’ai traité ma mère pareil depuis mon tendre enfance jusqu’à son décès récemment. Elle était tout pour moi et avait une place importante car elle était toujours à mon écoute”, déclare Yvonne AGOA.
“La mère avait l’autorité sur tous les enfants. Les mères étaient bien traitées à l’époque, il y avait de l’affection, elles étaient comme des modèles, nos repères. Aujourd’hui c’est le contraire, parce qu’elle a perdu son autorité. Et la nouvelle tendance laisse à croire que l’enfant fait tout ce qui lui passe dans la tête, sans que le parent ou la mère ne dise mot. La mère elle même devient négligente, moins regardante. Il y’a déjà un manque de respect, un manque d’amour, d’affection. La maman a perdu sa valeur”, s’indigne maman Gisèle Solange MEVONO.
Madame Gisèle Solange MEVONO quant à elle est veuve depuis 16 ans. Mère de 04 enfants, elle vit dans une maison avec 05 enfants à sa charge (dont une nièce, une petite fille et ses 03 enfants cadets). Elle est aide soignante et est âgée de 56 ans.
“Certaines jeunes mamans d’aujourd’hui sont responsables d’autres ne le sont pas, elles sont plus portées vers la dépravation des mœurs”, explique d’un ton ferme Diane Clémentine OLEME.
“Les jeunes mamans d’aujourd’hui devraient apprendre à consacrer plus de temps à leurs enfants. Elles devraient apprendre à se sacrifier pour leurs enfants. Elles doivent faire beaucoup d’efforts pour copier le modèle de leurs mamans”, estime Yvonne AGOA.
La maman et les réseaux sociaux : Entre source de revenus et danger pour la vie familiale.
“Une maman digne de ce nom ne peut pas exposer sa pudeur encore moins son enfant sur les réseaux sociaux. Maintenant celles qui se disent stars ont leur mode de fonctionnement. Une maman peut se servir des réseaux sociaux pour se faire de l’argent seulement par son commerce, mais pas le commerce de son corps. Ils ont toujours un impact surtout négatif sur les enfants et les familles de ces mamans stars”, dévoile Diane Clémentine OLEME.
“La maman est protectrice et se doit de protéger son enfant. La pudeur est quelque chose au cœur de nombreux litiges. Elle doit se couvrir et ne pas exposer ses enfants sur les réseaux. Tout peut passer par là, les photos que l’on poste, les messages que l’on envoie, beaucoup de choses négatives peuvent arriver. Il faut être discrète et cacher la pudeur. Nos mamans nous ont appris à nous battre, à être autonome. Nous ne devons pas passer par les réseaux sociaux pour résoudre les problèmes. Avant l’avènement de ceux-ci, ça se passait comment ?” S’interroge Yvonne AGOA.
“Je n’interdis pas les réseaux sociaux, mais il faut prendre tout ce qui est bon et mettre de côte ce qui est mauvais. Et avec ce qu’on a, essayons de produire quelque chose de positif. Il faut avoir l’esprit critique, savoir placer des limites pour le bien de la famille “, clôture Yvonne AGOA.
La valeur retenue d’une mère et le culte de la retransmission.
“C’est le fait pour elle de se sacrifier pour nous. Même lorsqu’elle se plaint ne pas avoir d’argent, elle se bat toujours pour qu’on puisse avoir de quoi mettre sous la dent. Et elle nous a montré la voie de la prière. Dans la mesure du possible, j’essaie de transmettre cette habitude et vie de prière à mon bébé, car seul Dieu est capable de tout”, indique Jeanne KOFANA, jeune maman.
“Ma mère est une femme exemplaire, disciplinée, qui met les coutumes en pratique avec la crainte de Dieu. Elle reste autoritaire malgré son âge avancé, elle continue de ramener ses enfants à l’ordre, de nous conseiller et de nous montrer le chemin. Elle nous a enseigné que lorsqu’un parent parle l’enfant ferme sa bouche et écoute attentivement de telle sorte que s’il faut intervenir ou dire quelle chose c’est après que le parent ai terminé de parler. À mon tour je me tue de transmettre ces valeurs à mes enfants, leur apprendre à rendre fier leur maman, pas par la richesse mondaine mais par la fierté de voir ses enfants devenir des Hommes valeureux serviables à la nation”, dévoile Gisèle Solange MEVONO.
Une responsabilité quotidienne.
“Je suis une maman qui sait manier le bâton et la carotte. C’est-à-dire qui sait être complice, amie quand il le faut, mais qui sait également corriger l’enfant”, rassure Diane Clémentine OLEME.
“Être maman ce n’est pas vraiment facile, c’est une lourde responsabilité. J’essaie toujours de trouver des solutions aux problèmes de mes enfants à mon niveau. Leur montrer le chemin de Dieu car le commencement de la sagesse est la crainte de Dieu. C’est l’une des valeurs que je transmets à mes enfants”, exprime Yvonne AGOA.
De potentielles solutions pour améliorer la situation des mamans au Cameroun.
“Il faudrait qu’on pense aux mamans par exemple abandonnées par les géniteurs et voir dans quelle mesure les aider à s’occuper de leurs enfants. Pour celles dont les enfants sont malades, leurs fournir des réductions sur les soins et traitements des enfants. Enfin, les mères à moralité réduite devraient être accompagnées dans la prise en charge et l’éducation de leurs enfants”, suggère Jeanne KOFANA, jeune maman.
“Comme solution envisageable pour améliorer la situation des mères dans notre pays, nous devons faire comprendre aux mamans que la meilleure éducation pour nos enfants n’est pas celle qui vient de l’occident”, explique Diane Clémentine OLEME.
“Ne pas se décourager, continuer à donner des conseils, rappeler aux enfants la vie à notre époque, leur parler des lois de la nature, celles du monde et des commandements de Dieu. L’État peut aider la mère à retrouver son autorité d’antan à travers des séminaires de sensibilisation. Les Hommes de Dieu également pour redonner la place de la mère dans la société. Par exemple avant quand une maman corrigeait ton enfant en route et que ce dernier revenait pour se plaindre, sa propre mère lui donnait encore une bonne correction, mais aujourd’hui c’est la maman qui se lève pour aller faire les problèmes à l’autre mère”, pense Gisèle Solange MEVONO.
“Beaucoup de choses ne pourraient passer sans la mère. Continuer à se battre et ne plus trop compter sur l’homme. Ton mari peut refaire sa vie avec une autre femme, mais toi tu ne vas pas abandonner tes enfants. Continuer à conseiller les enfants et même si cela par moment énerve, ne pas se fatiguer car, tôt au tard ils finiront par comprendre et nous dire merci”, termine Yvonne AGOA.
À quelques jours de cette fête des mères, il est clair que les enfants actuels doivent revêtir le respect, l’écoute, la considération et l’amour envers celle qui donne la vie, éduque et se sacrifie pour eux.
La femme est la mère de la nation c’est pourquoi l’homme se doit de lui apporter tout le respect et le soutien nécessaire
La mère doit être un modèle pour ses enfants. Être irréprochable dans sa manière d’être et aussi sa manière de faire. Chère maman, revenons à nos traditions et à notre culture. Évitons de copier la télé réalité et faisons bon usage des réseaux sociaux.