Impossible d’arrêter un talent en pleine excroissance, les sportifs camerounais n’ont plus rien à démontrer, mais plutôt encore beaucoup à apprendre. Deux de leurs confrères ont d’ailleurs brillé dans une compétition internationale en Arabie Saoudite, en terminant 5e et 7e sur une soixantaine de nations présentes.
Les yeux rivés sur le petit écran, menottant et pianotant les petites manettes, avec un générique de fond sonore quelque temps assourdissant, c’est le climat qui règne dans ces salles de jeu obscurément éclairées.
Arex, e-sportif âgé de 16 ans, opère quelques gestes techniques par réflexe. « C’est à travers la Coupe du monde Fortnite que j’ai pris cette passion pour le jeu. Pour un jeune de mon âge, l’e-sport permet d’entrer dans les milieux compétitifs, même si on ne fait pas dans le basket et le foot […] »
En coaching et entraînement, Boris assure les rênes de ses cadets, en l’occurrence de Arex, qui s’entraîne environs cinq fois par semaine au club Insomnia à Bastos. Boris a pour mission de le préparer avant les compétitions e-sport comme c’est le cas en ce moment.
« C’est une sorte de répétition, comme tout sport, l’e-sport a des athlètes. Là maintenant, nous sommes en train d’effectuer des simulations » Boris : « Je suis plutôt une personne passionnée, m’y connaissant très bien dans le milieu avec pour vocation d’accompagner les personnes capables de faire le travail mieux que moi sur ce plan. »
Insomnia est le premier club professionnel de e-sport au Cameroun. Il compte une quinzaine de joueurs pro, à l’instar de Ousseyni Sali, double champion d’Afrique. Un jeune homme visiblement timide mais qui bat son plein d’énergie au moindre générique de Street Fighter, son jeu favori.
« J’ai commencé depuis que je suis très petit. En continuant dans ma passion, cela m’a mené à des choses formidables. Être champion d’Afrique ouvre d’autres perspectives. J’aimerais qu’au Cameroun il y ait un peu plus d’infrastructures, et que le gouvernement essaye de faire en sorte que les joueurs camerounais puissent participer à plus de compétitions parce qu’on a beaucoup de mal à faire les déplacements. »
Mais d’où vient cette discipline ? L’e-sport, s’entend comme la contraction de l’anglais « electronic sport ». En français, le sport électronique. Ici, des compétitions de jeux vidéos où des joueurs affrontent seuls ou en équipe d’autres joueurs, depuis une console ou un ordinateur.
Olivier Nkotto, premier manager de carrière professionnelle e-sport au Cameroun, manage le potentiel champion d‘Afrique. Pour lui, l’e-sport au Cameroun est encore à son état embryonnaire. Il estime même qu’il serait de bon ton d’investir dans ce domaine qui se veut être au même piédestal que le cinéma.
« L’e-sport au Cameroun est malheureusement encore inexistant. On voit toujours le gamer comme une espèce de voyou, or dans d’autres pays, c’est quelque chose qui rapporte presque comme le cinéma. »
Il n’existe aucune formation ou diplôme en e-sport. Ce sont des passionnés de jeux vidéos qui ont réussi à le transformer en métier. Mais néanmoins des établissements forment des métiers dans le milieu du eSport comme les écoles de jeux vidéos. Son approche orthographique peut sembler très complexe.
L’esport, aussi orthographié e-sport ou eSport (pour electronic sports, orthographié esports) et parfois traduit par sport électronique ou jeu vidéo de compétition, désigne la pratique sur Internet ou en réseau LAN, d’un jeu vidéo seul ou en équipe, par le biais d’un ordinateur ou d’une console de jeux vidéos.