Tenant sur deux jours, cette innovation en matière de littérature jeunesse est un lieu de rencontres et de partage sur ce support parascolaire qu’est le livre image, qui connait ainsi la participation d’environ 12 000 enfants. Moment de partage entre ado, parents et professionnels, le grand livre du Salon est feuilleté ces jours par le directeur du Salon, Gérard ALIMA, lui qui a livré le fond même de cette rencontre.
Entretien mené auprès de M. ALIMA Gérard, éditeur et directeur du Salon national du livre pour enfants, pour savoir plus sur l’organisation de cet événement.
Un salon national du livre et de la littérature jeunesse, pourquoi un tel événement au Cameroun ?
« Lorsqu’on va dans tous les pays du monde, on connaît bien le salon du livre pour enfants de Paris, de Munich, de Bucarest, même en Bologne où j’étais dernièrement. Je me suis dit un seul instant, pourquoi pas le Cameroun? Il y a les enfants au Cameroun tout comme il y a à Bologne et à Munich. C’est pour ça que nous avons pensé que c’était l’occasion idoine de faire un Salon du livre pour enfants et de la littérature jeunesse au Cameroun ».
Comment ce salon a t-il été conçu ?
« Le Salon est soutenu sur deux idées maîtresses. La première idée, les exposants. Qui sont les exposants ? C’est les maisons d’éditions et les librairies. À côté donc de cette exposition du livre images, des livres pour enfants, gravitent donc toute une corde d’activités, des concours de danses, des concours littéraires, bref, toute une grande promotion d’activités pour les enfants ».
Ce Salon est original par sa cible que sont les enfants. A cet effet quels autres éléments pouvez-vous ajouter pour montrer l’originalité de cet événement ?
« Le livre est difficile à lire par les enfants africains. Ils ont même déjà du mal à lire ceux qui sont inscrits au programme. Donc, le livre image qui est un livre parascolaire, c’est-à-dire, à côté du scolaire. Nous avons penser inviter les groupes scolaires et nous avons pensé faire le Salon dans un groupe scolaire. À cet endroit, nous nous sommes dit, si nous ramenons le livre à l’école, ils seront obligés de le lire. Donc, c’est pour ça que nous avons ajouté des activités pour intéresser les tous petits, par exemple les ateliers d’écriture et d’illustration. Nous avons fait venir des moniteurs, qui étaient bien-sûr en résidence et culture du côté de l’hexagone, qui sont des camerounais. Pour rappel, le prix UNICEF de littérature de jeunesse est un écrivain camerounais. Il s’appelle Vincent NOMO. Il est l’invité du Salon et c’est lui qui va animer tout ce qui concerne l’atelier d’écriture et l’atelier d’illustration ».
Pour cette première édition, vous avez porté votre choix sur un certain nombre d’établissements. Pourquoi votre choix s’est porté sur ces derniers ?
« Nous avons choisis ces établissements là, parce-que le Salon se veut national. Donc, il fallait faire un peu appel à toutes les régions du Cameroun. Bon, comme c’est la première édition, nous avons pensé aux écoles publiques un peu reculées. Nous avons pensé à la ville de Yaoundé qui est la capitale du Cameroun. Nous avons pensé à une ville régionale. Nous aurons donc comme ça, 6 villes scolaires qui viennent des différentes régions du Cameroun ».
Pour faire clair, quels sont les objectifs visés par ce salon du livre ?
« Ce Salon répond à deux objectifs majeurs. Déjà la littérature de jeunesse locale est restée longtemps en hibernation et pourtant il y a des professionnels qui exercent là depuis peut-être trois à quatre décennies. Tant qu’un livre n’est pas mis au programme, l’auteur n’est pas reconnu. Or, les auteurs travaillent. Nous avons pensé que c’était l’occasion idoine même de récompenser tous ceux qui travaillent dans la littérature de jeunesse locale. Donc, ce salon sera couplé à une cérémonie solennelle de remise de prix aux auteurs de littérature de jeunesse locaux. Le deuxième objectif, c’est d’initier les tous petits dont la tranche d’âge est de 8 à 12 ans, aux techniques que l’écriture enfantine ou de la littérature de jeunesse, aux techniques d’illustration des livres images ».
Comment voyez-vous l’évolution de cette graine qui vient d’être semée ?
« Il y a cinq départements ministériels qui nous accompagnent. Il y a le MINAC, parain de l’événement, le MINJEC, qui organise techniquement l’événement, le MINAS qui a demandé que l’événement se célèbre désormais déjà tous les 16 juin, en relation de la journée internationale de l’enfant africain et à côté de ça, le MINAS a prescrit que le Salon soit une participation inclusive des enfants. C’est-à-dire que dans les différents ateliers, qu’on puisse retrouver les enfants normaux et les enfants handicapés. Il y a aussi le MINSANTE, qui a trouvé que de part les groupes scolaires qui sont invités, c’était une occasion idoine pour faire introduire le comité national de lutte contre la drogue en milieu scolaire, question de sensibiliser, éduquer voire même enseigner ce qui est interdit. À côté aussi, le MINSANTE a pensé qu’on pouvait encore parler de la COVID-19. C’est pour celà qu’il vont nous apporter pendant les deux jours, les masques faciaux, les gels hydro. Donc, on se dit que de part les départements ministériels désormais introduits dans le projet, la deuxième édition n’attend que le 16 juin pour se dérouler ».
La lecture étant un acte constructif pour tous, mais encore plus un bien pour les enfants. Car, un adulte va lire pour se distraire, quand un enfant va lire un livre pour se construire. Ainsi, en Afrique en général et au Cameroun en particulier, la lecture doit être cultivée dès l’enfance pour s’assurer du développement. Comme un sage l’a si bien dit, « Un enfant qui lit sera un adulte qui pense ».