Après le match nul (1-1) à Yaoundé, à domicile vendredi 24 mars, l’équipe nationale de football du Cameroun a concédé une défaite 2-1 face à la Namibie, à l’occasion de la quatrième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Côte d’Ivoire 2023.
La rencontre : Entre guerre tactique et réalisme.
En effet, à la rue défensivement, inexistant au milieu de terrain, et surtout très invisibles en attaque, les poulains de Rigobert Song ont payé le lourd tribut de la défaite. Devoir attendre la prochaine journée et la réception du Burundi pour espérer se qualifier. Car repositionnés inhabituellement dans un approximatif 4-4-2 avec le duo Aboubakar – Ganago en pointe, les hommes de Rigobert Song ont pris le ballon et l’initiative dès le début du match, face à des Namibiens regroupés derrière. Le portier des Braves Warriors a été rapidement sollicité, même si l’on ne notera qu’une seule frappe cadrée sur six de la part des Lions Indomptables.
Moumi Ngamaleu pas très rassurant dans le dernier geste, un Vincent Aboubakar privé de ballons, un Zambo Anguissa effacé et Kunde Malong trop maladroit, le Cameroun n’a jamais vraiment pu mettre son adversaire en difficulté. Au contraire, si les Namibiens ont souvent reculé, c’était pour mieux contre-attaquer. L’illustration parfaite fut sur une tentative de Peter Shalulile, le capitaine et avant centre namibien qui a vu sa tentative stoppée par l’impressionnant Dévis Epassy.
Mais ce n’était que partie remise. Au retour des vestiaires, le fusil change d’épaule et la Namibie surprend le Cameroun en confisquant le ballon. Le match bascule totalement et les Braves Warriors multiplient les incursions dans le camp camerounais.
Alors, sous pression, pauvre techniquement et en panne de solutions, les Lions Indomptables se sont compliqués la tâche en laissant beaucoup d’espaces aux hommes de Benjamin Collin.
Chose qui va s’avérer très dangereux. Ainsi, grâce au mauvais marquage d’Etta Bawak, Peter Shalulile, l’un des namibiens le plus actif, profite d’un ballon renvoyé plein axe par Epassy le gardien camerounais et ouvre le score à la 55èmz minute portant le score à 1-0 en faveur de la Namibie. Comme à Yaoundé, le Cameroun encaisse le premier but de la rencontre. Les hommes de Song sont même tout près d’encaisser un autre but, mais Epassy, touché par la grâce est sur la trajectoire de l’intelligente frappe à ras-de-terre de Prins Tjiueza à la 61ème minute.
La Namibie, faisant la course en tête au score désormais, Kamatuka eu l’occasion d’inscrire le but du break après une mauvaise relance de la défense camerounaise, mais sa frappe file droit sur Epassy à la 74ème minute. Le break est finalement fait par Absalom Limbondi sur un malicieux coup franck, le milieu namibien a mystifié le portier camerounais, portant le score à 2-0 à la 79ème minute.
Se considérant proche de la victoire, les Namibiens lèvent le pied et l’attaquant camerounais Vincent Aboubakar en profite pour réduire la marque en fin de match et sauvé l’honneur. Score au sifflet final 2 buts à 1 en faveur des Namibiens. Sur cette défaite, le Cameroun avec ses 4 points cède sa place de leader du groupe à la Namibie qui enregistre désormais 5 points.
Suite à cette désillusion face à la Namibie classée 199ème mondial avant la rencontre, le Cameroun perd 09 places dans le classement FIFA mondial (42ème) et devient 7ème en Afrique.
Le piètre bilan de Rigobert Song.
Arrivé à la tête de l’équipe nationale de football il y’a plus d’un an, plus précisément le 28 février 2022 dans l’urgence quasi totale d’une Coupe du Monde, l’ex international Lion Indomptable est sur une mauvaise pente par rapport à son prédécesseur Sergio Conçeiçao (lui nommé en 2019).
En effet, par rapport à Sergio Conçeiçao qui a eu un bilan de 24 matchs, 14 victoires, 8 nuls et 02 défaites ; SONG en 12 matchs enregistre 03 victoires, 04 nuls et 05 défaites.
Un bilan relativement négatif au sens mathématique, car le nombre de défaites est supérieur au nombre de victoires.
De quoi faire enrager le public camerounais, au grand regret de l’administration toute entière de la FECAFOOT. Néanmoins le patron du football camerounais Samuel Eto’o semble être calme à ce sujet.
Des avis partagés, entre désespoir et espoir.
Au sein de la population camerounaise, les opinions sont multiples, suite à cette nouvelle désillusion des Lions Indomptables. Certains sont plutôt pessimistes et d’autres optimistes et remplis d’espoir.
” Nous sommes derrière les Lions jusqu’au bout. C’est ça le patriotisme. Un lion à terre n’est pas forcément mort. Nous avons perdu une bataille et non la guerre. Nous aimons être dos au mur et nous savons de quoi nous sommes capables “, nous confie Nyebe Awono, psycho- pédagogue.
” C’est inacceptable ! Nous avons déjoué. Nous étions dans un 4-4-2 inhabituel. Les joueurs sont fautifs à 100%. Nous avons manqué d’agressivité. Nous devons corriger cela face au Burundi en septembre prochain “, a laissé entendre Leundjeu Mike, étudiant à l’Université de Yaoundé I.
Perspectives.
Le pays de Roger Milla, en ballotage défavorable devra mettre toutes les chances de son côté pour entrevoir une potentielle qualification lors des 5e et 6e journée à venir.
La situation est critique, la tension est grande et la pression est énorme. Espérons un réel rugissement des Lions Indomptables du Cameroun face au Burundi, à domicile, le 04 septembre prochain.
Pour ce faire, les Lions Indomptables devront se souvenir du premier sacre remporté en Côte d’Ivoire en 1984 (Cameroun 3-1 Nigéria), se ressaisir et rugir sans perdre à l’esprit de récréer cet exploit en terre ivoirienne.