Réuni en session spéciale le 5 février 2025, le conseil de discipline du CSAO a examiné les faits reprochés aux élèves : participation à une partouze en bande organisée en tenue de classe de l’établissement, réalisation et diffusion de vidéos immorales et consommation d’alcool. En plus de ces trois accusations, des antécédents disciplinaires et un désintérêt pour les cours ont empiré la situation de ces jeunes citoyens camerounais, dont huit (08) étaient en 1ère année de scolarité dans l’établissement.
Une décision ferme pour éviter la récidive des faits et préserver l’honneur de l’établissement
Les travaux, présidés par le principal du CSAO, Monsieur Gwanala Nkomo Dallas Pierre, se sont tenus en présence des 11 élèves concernés, de leurs parents, du Président de l’Association des Parents d’Élèves, des enseignants et du Commissaire de Police Commandant-adjoint de la Compagnie de Sécurité des Établissements Scolaires et Universitaires (CSESU), une unité spéciale de la police créée le 19 novembre 2012 par le président de la République du Cameroun, Paul Biya, et présente dans les dix (10) régions du pays.
Une exclusion définitive a été prononcée en application du règlement intérieur de l’établissement et de trois circulaires : N°1074/177/MINEDEC/ESGDEP du 17 août 1979 fixant les règles et obligations dans un établissement scolaire ; N°2d/7/MINEduc/IGP-ESG/DESG/DETP du 11 janvier 1993 définissant les sanctions punitives applicables aux élèves ; et N°718/144/MINEDEC/ESG/SCP du 20 avril 1987 relative à la tenue et au comportement des élèves des établissements scolaires.
Retour aux sanctions corporelles ou punitions éducatives ?
La recrudescence des faits de violence, de transgression des mœurs et de consommation de stupéfiants cause de plus en plus de dégâts en milieu scolaire. Cette situation incite certains citoyens, notamment les parents d’élèves, à remettre en cause l’interdiction des châtiments corporels prescrite par la loi du 14 avril 1998 et réaffirmée en 2023 par la ministre des Enseignements secondaires, le Professeur Pauline Nalova Lyonga Egbe. Pour d’autres, la réinstauration des sanctions corporelles, telles que le fouet, ne saurait contribuer à l’objectif visé, qui est l’éducation.
Maurice SOMO, psychosociologue de l’éducation, pense que l’école est une reproduction microcosmique du grand macrocosme qu’est la société. Les vices qui ont cours dans la société se reproduisent au sein de l’école en raison de l’interaction entre la société et l’établissement scolaire. De ce fait, tous les acteurs de l’éducation devraient agir afin de mieux encadrer et accompagner les élèves. Les parents, les enseignants, les encadreurs et, dans une certaine mesure, les pouvoirs publics devraient s’impliquer ensemble, aussi bien dans le milieu scolaire qu’en dehors.
Les méthodes didactiques respectueuses des droits des enfants seraient tout aussi bénéfiques. “Au lieu d’exclure un enfant qui n’a pas fait ses devoirs, l’admettre à participer à la correction et la lui faire recopier un certain nombre de fois, pour que cela puisse l’aider à retenir”, explique Olivier ALIMA MBOUOMBOUO, proviseur du lycée Akwa Nord.