Akere Muna : un avocat pour le changement
Akere Muna, né le 18 août 1952 à Ngyen-Mbo, dans la région du Nord-Ouest, a officiellement annoncé sa candidature sous la bannière du Front Populaire pour le Développement (FPD). Avocat de renom, ancien bâtonnier et figure de la lutte contre la corruption, il prône un changement radical dans la gouvernance camerounaise. Lors des élections de 2018, il s’était initialement porté candidat avant de se désister en faveur de Maurice Kamto, dans une tentative de coalition pour maximiser les chances de l’opposition. Aujourd’hui, il ambitionne de “redonner l’espoir au peuple camerounais” avec un programme axé sur la justice sociale et le développement économique inclusif.
Jean Michel Nintcheu et Maurice Kamto : une alliance stratégique
Jean Michel Nintcheu, député influent du Social Democratic Front (SDF), tout récemment encore militant du Front pour le Changement au Cameroun (FCC), a surpris l’opinion publique en apportant son soutien à Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Ce partenariat s’incarne dans l’Alliance pour le Progrès et le Changement (APC).
Maurice Kamto, né le 15 février 1954 à Bafoussam, est un juriste internationalement reconnu et ancien ministre. En 2018, il s’était imposé comme le principal opposant à Paul Biya, contestant vigoureusement les résultats officiels. En annonçant sa candidature pour 2025, il affirme vouloir “rétablir la vérité des urnes” et instaurer une alternance démocratique.
Cabral Libii : l’espoir de la jeunesse
Cabral Libii, né le 29 mars 1980 à Édéa, a confirmé sa participation à la course présidentielle. Avec son parti, le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), il se positionne comme le candidat des jeunes et des laissés-pour-compte. En 2018, sous la bannière du Parti Univers, il avait attiré l’attention de la jeunesse, terminant en troisième position. Son programme actuel met en avant la création d’emplois, l’éducation et la modernisation de l’économie. Libii appelle à une “mobilisation massive” pour contrer “l’immobilisme politique”.
Des membres du clergé s’expriment
Monseigneur Samuel Kleda, archevêque de Douala, a plaidé pour des réformes électorales afin de garantir des scrutins libres et transparents. Il a également déclaré qu’une nouvelle candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2025 “n’est pas réaliste”, compte tenu de son âge avancé. De son côté, Monseigneur Jean Mbarga, archevêque de Yaoundé, a mis en garde contre les risques de division nationale et exhorté les leaders politiques à éviter les discours incendiaires. Il a également invité les fidèles catholiques à “prendre leurs responsabilités” lors de l’élection prévue en octobre 2025.
Paul Biya : l’appel à la continuité
Malgré ses 92 ans, Paul Biya, président depuis 1982, laisse entendre qu’il briguera un nouveau mandat. Dans son discours de fin d’année 2024, il a déclaré : “Je puis vous assurer que ma détermination à vous servir demeure intacte et se renforce au quotidien, face à l’ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés.” Cette phrase, perçue comme une candidature implicite, a été soutenue par des appels publics de son parti, le RDPC, et de ses alliés politiques.
Un scrutin sous haute tension
Avec ces quatre candidats majeurs, l’élection présidentielle de 2025 s’annonce comme l’une des plus disputées de l’histoire du Cameroun. Entre les appels au changement et la défense de la continuité, les électeurs devront choisir l’avenir qu’ils souhaitent pour leur nation.
Cette tension est exacerbée par des interventions de personnalités culturelles comme Petit Pays et Charlotte Dipanda. Petit Pays a appelé à “une alternance pacifique pour permettre au Cameroun de se réinventer”, tandis que Charlotte Dipanda a souligné l’importance de “donner une chance à une nouvelle génération de leaders”.
Les chiffres d’Elecam et les contestations du MRC
Elecam, l’organe chargé de l’organisation des élections, a récemment annoncé un record historique de 7,8 millions d’électeurs inscrits au 30 décembre 2024. Cependant, ces chiffres sont vivement contestés par le MRC, qui accuse Elecam de partialité et de manipulation des listes électorales. Maurice Kamto et ses partisans dénoncent des irrégularités, notamment l’exclusion d’électeurs potentiels dans des zones favorables à l’opposition.