Ces interruptions perturbatrices des lignes de fibre optique se sont produites la nuit dernière et mettent en lumière les défis structurels et récurrents auxquels est confrontée la gestion de cette infrastructure critique. Les Camerounais se sont retrouvés privés de connexion Internet pendant plusieurs heures, provoquant des inquiétudes. Les opérateurs de télécommunications, dont Orange Cameroun, ont dû présenter leurs excuses aux abonnés pour la gêne occasionnée par la perturbation.
Les incidents de ce type sont monnaie courante au Cameroun et suscitent une préoccupation croissante parmi les usagers et les entreprises. La fibre optique, contrôlée exclusivement par l’opérateur historique de télécommunications camerounais, Camtel, semble être une cible fréquente de coupures. Les raisons de ces perturbations vont de la négligence dans les travaux publics au vandalisme. Selon les données recueillies de 2017 à 2019, 40 % des pannes du réseau de fibre optique étaient dues à des travaux publics et 38 % à du vandalisme.
Ces incidents menacent les efforts du gouvernement visant à fournir des réseaux filaires fiables pour répondre à la demande croissante du pays en services de communications électroniques. Outre des perturbations occasionnelles, la gestion et la protection de la fibre au Cameroun sont confrontées à de sérieux défis structurels.
La ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libong-Lee Richen, a évoqué divers problèmes, notamment le non-respect de l’installation de la fibre optique dans les travaux publics, les difficultés de coordination des travaux de construction avec les télécommunications routières et le manque de recherche sur la relocalisation des réseaux de télécommunications.
Elle a également souligné les faiblesses du texte juridique destiné à protéger les infrastructures de télécommunications. Un autre problème majeur est l’allocation insuffisante de fonds pour le transfert des réseaux de communications dans les projets de travaux publics. Par exemple, dans l’axe Yaoundé-Bafoussam, les ressources prévues s’élèvent à 60 millions de FCFA, soit une estimation de 4 milliards de FCFA, nettement inférieures aux besoins réels.
Ces problèmes ont conduit à des interruptions de plus en plus fréquentes des services de communications électroniques, affectant gravement la qualité des services dans le pays.